Osons débattre de la cotisation des machines

 

Citoyennes, citoyens,

    Notre système de protection sociale, construit après la guerre dans l’esprit du Conseil National de la Résistance, repose sur un principe simple : chacun contribue selon ses moyens, afin que tous bénéficient selon leurs besoins.
    Mais ce système est aujourd’hui mis à rude épreuve : à mesure que la dette publique s’accroît, que la démographie change, que l’automatisation se généralise, le monde du travail tel que nous l’avons connu évolue profondément.

    Je propose une évolution logique et juste : faire cotiser les machines automatiques, les robots, les machines informatiques (y compris les systèmes d’IA comme ChatGPT), selon leur capacité de production, mesurée en “unités homme-équivalent”.

 

Pourquoi cette proposition mérite d’être débattue ?

 

Équité et pérennité
Quand une machine ou un système informatique produit beaucoup, c’est en quelque sorte un “travail non humain” qui remplace une part de travail humain. Si les salaires et les cotisations humaines diminuent structurellement, le financement de la protection sociale se fragilise. En faisant cotiser les machines selon leur “puissance de travail” – analogue à comment on mesure la puissance d’un moteur en chevaux-vapeur — on rétablit un équilibre : ceux (ou ce) qui produit produisent aussi pour le bien commun.

Anticipation de l’avenir
Les robots coûtent de moins en moins cher, deviennent de plus en plus performants et prennent des tâches à haute valeur ajoutée. Si rien n’est fait, la part de la production non salariée échappera progressivement aux contribuables humains. Cette cotisation est donc une réponse structurelle et non une rustine temporaire.

Cohérence économique
Le patronat pourrait opposer que cette charge pèse sur la compétitivité : mais si la charge reste modérée et progressive, elle garantit un pouvoir d’achat pour les consommateurs – sans acheteurs, les machines ne peuvent vendre leurs produits. Cette cotisation doit être pensée pour encourager l’investissement responsable, l’innovation et la consommation.

Continuité institutionnelle
Il ne s’agit pas d’un “impôt révolutionnaire” mais d’une adaptation au long terme de ce que le CNR a posé : faire contribuer l’activité productive à la solidarité nationale. Aux lendemains de la guerre, on élargissait les cotisants ; aujourd’hui, on élargit l’assiette aux machines.

Potentiel de recettes importantes
Même si chaque machine cotisait modestement, le nombre croissant de systèmes productifs automatisés pourrait générer des recettes substantielles, redonnant de l’oxygène aux régimes de retraites, à la santé, à la sécurité sociale, au maintien du service public.

Mais ce débat est aujourd’hui verrouillé.
Le patronat exerce une pression forte pour maintenir l’existant. Les médias classiques hésitent à ouvrir ce sujet par crainte du conflit ou de la “rupture d’idée”. Pourtant, c’est maintenant qu’il faut oser.

Je demande aujourd’hui aux citoyennes et citoyens :

soutenez qu’on ouvre ce débat dans les médias, dans les assemblées, dans les écoles ;

exigez des responsables politiques qu’ils placent cette idée à l’agenda ;

partagez la conviction qu’un futur juste ne se construira pas sans que les robots paient leur part — parce que ce sont eux aussi qui créeront une grande part de la richesse.

J’ai développé cette proposition plus en détail sur cxir.fr (proposition “cotisation ROSE” : Robots, Ordinateurs, Systèmes Experts (ChatGPTs).
Le moment est venu d’y réfléchir collectivement.

Osons le débat que l’avenir réclame.

 

Citoyen·ne, reprenons le pouvoir sur la transformation numérique.

 

(Edité le 24/09/2025 par John MITCHELL, https://cxir.fr/ )